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La Justice est un droit

8 juin 2007

CONSCIENCE : quand tu manques

ain_sebaa_1

article paru dans l'opinion du 6/06/07

A cause du collecteur d’eaux usées)
Les plages de Ain Sebaa et Berrnoussi toujours parmi les plus polluées
Encore cette année les baigneurs des plages de Ain Sebaâ et Bernoussi vont se baigner dans des eaux marines pas très propres à cause d’un collecteur d’égouts qui déverse des eaux usées directement dans la plage Nahla dépendant de l’arrondissement de Bernoussi.

Cela fait des années que les habitants s’en plaignent eux qui pour aller à Ain Diab où Mohammedia doivent dépenser plus en terme de coût de transport pour atteindre une plage propre. Il s’agit des habitants de Bernoussi, Sidi Moumen et aussi de Hay Mohammadi. Souvent ces foules d’estivants viennent à pied. Parmi eux il y a beaucoup d’enfants. Il arrive que ces derniers barbotent près du collecteur à même les déchets. Aucun panneau ne signale la pollution de cette partie de la plage.

Un projet de station de traitement qui doit être pris en charge par la Lydec chargée de l’assainissement traîne. Les industriels de la zone de Ain Sebaa continuent de se débarrasser tranquillement de leurs déchets. Les habitants pour une raison de proximité continuent à visiter ces plages polluées. Cet état de fait desservit lamentablement cette partie de la ville, une belle corniche dévalorisée qui ne peut que faire fuir les investisseurs appelés à cors et à cris dans le cadre du développement touristique de la ville. Il y aurait eu désistement de projets touristiques à cause en partie de la pollution. Alors que l’autre partie du littoral au sud de la Grande Mosquée est plutôt relativement en avance depuis l’installation de la station de pré-traitement des eaux usées d’El Hank il y a des années.

Les plages de Ain Sebaa et Bernoussi sont donc soumises à rudes épreuves du fait des eaux usées domestiques et industrielles avec 200 millions de mètres cubes d’eaux usées déversées annuellement et dont elles reçoivent 40%. Les 60% restant sont prétraitées par la station d’El Hank en provenance du collecteur Ouest de Casablanca et ensuite refoulée par un émissaire de 3.500 mètres de longueur vers l’intérieur de l’océan. Quant aux plages d’Ain Sebaa et de Bernoussi elles reçoivent donc 40% des eaux usées qui s’y déversent directement sans aucun traitement. De plus la spécificité ces rejets c’est qu’ils sont constitués à hauteur de 40% en eaux usées industrielles. Ce qui revient à dire que 40% des eaux usées rejetées dans les plages d’Ain Sebaa et Bernoussi contiennent des substances toxiques. Cela ne manque pas d’avoir un impact sur le milieu marin et aussi sur la santé des estivants qui s’y risquent avec maladies de peau, conjonctivite etc.

La problématique des plages de Ain Sebaa et de Bernoussi s’inscrit donc dans la problématique générale à l’échelle nationale : dépolluer ces plages d’Ain Sebaa et Bernoussi c’est activer le développement de la ville. Cette problématique peut être résumée dans le fait que les plages sont soumises à toutes formes de pressions et impacts de rejets d’eaux usées domestiques et industriels directs ou indirects (cours d’eaux). Les rejets agricoles ne sont pas à sous-estimer puisqu’ils peuvent entraîner des phénomènes naturels comme les « eaux rouges ».

L’impact de la pollution se traduit visiblement par la destruction du milieu marin au niveau de la faune et de la flore. Des variétés et espèces peuvent résister parce qu’elles sont peu exigeantes. Par contre d’autres espèces disparaissent complètement ce qui aboutit à un milieu déséquilibré avec par exemple des algues qui peuvent se développer anarchiquement au détriment d’autres.

D’un autre côté il y a l’impact sur la santé des estivants, surtout les enfants non accompagnés qui s’aventurent dans ce milieu pour barboter à même les déchets. Les eaux usées domestiques comportent des micro-organismes pathogènes qui peuvent entraîner des allergies cutanées ainsi que d’autres maladies comme le choléra, la typhoïde, des maladies diarrhéiques etc. Il y a aussi l’impact des produits toxiques des rejets industriels chimiques qui peuvent entraîner aussi des allergies cutanées, des infections visuelles (conjonctivite). Sans parler des impacts sur le paysage, l’aspect esthétique du milieu marin, les rochers et le rivage le sable avec les déchets solides qui sont acheminés aussi par le collecteur. Il y a lieu de rappeler, à ce propos, qu’à la station de pré-traitement d’El Hank et selon la Lydec on collecte l’équivalent d’un camion de déchets solides par jour. En période pluvieuse on parle de deux camions par jours. Cela veut dire que beaucoup de déchets solides se déversent aussi dans les plages d’Ain Sebaa et Bernoussi.

Quels que puissent être les problèmes rencontrés, tout doit être mis en œuvre pour mettre fin à la pollution des plages de Bernoussi pour protéger des centaines de milliers d’estivants qui ont droit à un environnement propre et pour activer le développement de cette partie du littoral abandonnée.

M.B 

Edité le: mercredi 6 juin 2007. 

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